1948-1950
Rencontres et premiers engagements

Pierre Bergé s’installe à Paris et devient courtier en éditions originales : « Mon premier travail, je le dois à Richard Anacréon » (Les jours s’en vont, je demeure). Il rencontre rapidement les grandes personnalités littéraires de l’époque : Jean Giono, Jean Cocteau, Louis Aragon, Jean-Paul Sartre, André Breton, etc.

Engagé politiquement, il devient, en 1949, le rédacteur en chef de La Patrie mondiale, éphémère journal qui a pour vocation de soutenir la cause de Garry Davis, fondateur du mouvement « Citoyens du monde ». Celui-ci en effet militait pour la fin des frontières et donc des nationalités, trop souvent sources de tensions, particulièrement vives au sortir de la Seconde Guerre mondiale.

On a peine à imaginer aujourd’hui la ferveur que suscite Garry Davis. Nous organisâmes plein de meetings où Sartre, Camus, Breton, Queneau et bien d’autres, prenaient la parole. Je me rappelle une soirée au Vél d’Hiv’ qui existait encore, bourré à craquer, où la salle debout ovationnait Garry.

Pierre Bergé, article paru dans Libération, 29 juillet 2013